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Récit du Half de Sizun en duo - 2014 by Philippe C

Avec une journée de recul, ...., la journée de recul est importante et j'y reviendrai après ... cet Half en duo était riche d'expérience et restera pour moi une belle journée.
Très beau site, journée ensoleillée, température idéale, épreuve natation dans une eau claire et à bonne température (on se serait cru à la piscine), parcours vélo exigeant mais on est venu aussi pour ça et dans un très beau cadre, enfin parcours CAP autour du lac et dans les bois ..., bref tout y était. Reste que mon binôme est le numéro UN du club et ça fout la pression avant même le début de course.
Du fait qu'on commence par la natation et même s'il s'amusait à me prendre quelques mètres à Bréquigny à l'entraînement, j'étais assez confiant. Et cela s'est avéré vrai même s'il ne me reste plus qu'une poignée de secondes sur 1900 mètres. Mais après, et c'est là que je reviens sur le début de mon propos et cette journée de recul, après c'était ....."A bout de
souffle". Un départ vélo ponctué rapidement par un échange d'insultes avec un autre leader d'équipe qui ne respecte par les 7 mètres (il a le temps pour ça le leader car le co-équipier lui s'attache uniquement à respirer) puis on attaque la côte de 11 kms. J'essaie de prendre ma part des relais dans ce premier tour puis rapidement dès le 2ème tour, début de crampe dans le mollet. J'en fait part à mon leader qui ralenti ....sur 100 mètres puis repart de plus belle car le trou s'est creusé avec ceux qui nous précédaient. Au 46ème (ben ouais 46 car j'ai regardé mon compteur pour savoir combien de temps je pouvais tenir à ce rythme de 34,5 km/h) je dis à mon leader (Ph. HURE dans le texte) : "Philippe j'ai mal au dos". C'est peut-être à cause du vent mais je crois qu'il ne m'a pas entendu. Alors là, je me dis que la journée va être longue et ma quête sera de ne pas transformer "A bout de souffle" en "Voyage au bout de l'Enfer".
Je procède alors à des changements de stratégie :
Première chose : on ne prend plus de relais, le leader devra rouler seul devant même si je l'aiderai à mettre son bidon dans son porte-bidon au ravito et si je prendrai encore quelques relais sur .... quelques centaines de mètres avant de poser le vélo.
Deuxième chose : on s'alimente à max parce le vélo ce n'est probablement rien car après le leader il se transforme en ... gazelle. Et va suivre une gazelle toi quand t'es mort.
On pose le vélo mais juste avant, on moment de mettre le pied à terre .... des crampes. Mais même pas le temps d'en faire part au leader car il est déjà dans le parc. Je mets mes chaussures sans me plaindre et on est parti pour .... un Semi.
Dès les premiers mètres je sens que quelque chose ne va pas au niveau de mon pied gauche mais je ne dis rien car je mets ça sur le coup de la chaussure de vélo trop serrée ou .... je ne sais plus car entre les débuts de crampes et le mal de dos, on n'est plus à une gêne de plus. Contrairement à se que je pensais ... mes sensations sont bonnes. Je suis devant et ça me change. Mon répit ne sera que de courte durée car Ph. me propose de passer devant.
On en avait parlé avant et décidé que c'était au plus faible de donner le rythme mais une fois en course .... alors le leader prend les commandes et pendant 20 kms mon leader m'encouragera de ces doux mots "Allez Philippe" ou à l'approche des côtes "Ne regarde pas la côte regarde tes pieds". Il ne le sait pas mais je n'en fais qu'à ma tête et je suis mon rythme. Et ça marche. On double 1, 2, .... 20 équipes.
C'est marrant car dans chaque équipe qu'on double, il y a un leader et un co-équipier comme moi qui court moins vite mais qui semble souffrir d'avantage. Je dis marrant mais en fait ça me rassure et certains de ces leaders font exploser leurs équipiers en leur demandant de courir à un rythme qu'ils ne peuvent plus tenir. Je suis sûr que certaines équipes ne se reconstitueront pas l'an prochain.
On arrive aux environs du 16ème kilomètres quand je sens un coup de moins bien. Je ne comprends pas car j'avais tout bien calculé avant le départ de la course mais je n'ai plus de gel alors je dis à Philippe "Je n'ai plus de gel!". Je ne peux pas dire autre chose car chaque respiration à un coût à ce moment de la course et Philippe à d'autres équipes à rattraper. Il me donne son dernier gel et à quelques 500 mètres de l'arrivée on revient sur un binôme dont l'un des membres prénommé "'JUJU" à l'air en plus mauvais état que moi. Malheurs pour eux, ils ont le même nombre que nous de colliers alors ....
Je sais déjà que mon leader veut passer devant et va me demander d'accélérer. J'en peux plus mais "JUJU" non plus. Et "JUJU" si tu me lit, désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris mais quand ton leader nous a dit : "Regarde les JUJU eux aussi ils sont morts". Alors j'ai dit "Mais non JUJU, ils ne sont pas morts. Par contre toi ..." et j'ai accéléré comme me l'avait appris mon leader. Avec le recul, je t'aurais attendu "JUJU" car je savais ce que tu étais en train de vivre et j'aurai bien partagé ton fardeau en courant à tes côtés jusqu'à l'arrivée. Mais hier, j'étais un compétiteur qui ne devais rien lâcher alors ....on est parti pour franchir la ligne en 5 heures 19 min et une bonne dizaine de minutes à récupérer et évacuer les idées d'annulation pour Vichy tant la course avait été rude.
Alors désormais le but pour Vichy : retarder au maximum le moment où le plaisir laissera place à la souffrance et pour ça .... en garder un max. sous le pied sur la partie natation et surtout vélo quitte à laisser Philippe me doubler rapidement. Et promis lorsqu'il le fera, s'il ne le fait pas déjà sur la partie natation, je lui dirai un grand "Allez Philippe" plein de respect car hier il était vraiment au-dessus. Mais je ferai ma course jusqu'au bout et je n'irai pas là-bas pour "enfiler des perles" comme le dit si bien Frédo. Alors .....
Ah, j'allais oublier .... vous vous souvenez de cette petite douleur au niveau du pied gauche au départ de la CAP. En fait après avoir récupérer je suis allé à la rencontre de Muriel et Manu pour faire une petite vidéo surprise et alors que j'allais à leur rencontre, j'ai pris le temps d'enlever ma chaussure pensant que c'était peut-être à cause de ma chaussette qui était mal mise. Vous pensez bien que pendant la course je n'allais pas dire à Philippe "Attend, je dois remettre ma chaussette". En fait c'était un gel, celui qui me manquait, qui était tombé dans ma chaussure et j'ai fait le semi avec sous le pied.

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